

Résultat : en 2025, les recettes pétrolières et gazières, qui représentent un tiers du budget fédéral, ont chuté de 18,5 % en sept mois. Le déficit budgétaire a bondi à 56 milliards € fin juillet, soit +30 % par rapport à l’objectif annuel fixé.

La croissance prévue n’est plus que de 0,9 % (contre 4 % en 2023-2024) et les fonds de réserve sont presque épuisés. La production industrielle recule : métallurgie (-18 %), automobile (-28 % voitures, -40 % camions) et charbon (pertes de plus de 3 milliards €).
Les sanctions ont coupé l’accès aux équipements et composants clés en provenance d’Europe, des États-Unis et du Japon. Faute de pièces, nombre d’entreprises recourent à la « cannibalisation » : démonter plusieurs machines pour en reconstituer une seule. Dans l’automobile, KamAZ, Avtovaz, GAZ et les usines de tracteurs de Tcheliabinsk et Saint-Pétersbourg sont passées à quatre jours/semaine, avec 20 % de salaire en moins — un manque à gagner qui freine la consommation et fragilise le tissu économique.

Frappée par la perte des marchés européens et la concurrence accrue de l’Australie, de l’Indonésie et de l’Afrique du Sud, l’industrie voit sa production chuter et ses dettes s’accumuler. Même les plus grands producteurs sont dans le rouge, malgré la réorientation vers l’Asie.

Avec une inflation à 10 % en 2025 et un taux directeur à 18 %, l’accès au crédit se raréfie, l’investissement recule et les achats des ménages s’effondrent.

La dette des entreprises a presque doublé depuis 2022, les créances douteuses explosent et 48 des 100 plus grandes banques sont en difficulté, dont 15 déficitaires au premier semestre. Le risque d’une crise bancaire systémique est reconnu par les autorités.



