Près de onze ans après le drame du vol MH17, l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), instance de l’ONU chargée de la régulation du transport aérien, a conclu que la Russie n’avait pas respecté ses obligations internationales lors de la destruction de l’appareil au-dessus de l’est de l’Ukraine, en 2014.
Le 17 juillet 2014, le Boeing 777 de la Malaysia Airlines reliant Amsterdam à Kuala Lumpur est abattu en plein vol alors qu’il survole la région de Donetsk, alors sous contrôle de séparatistes prorusses. Les 298 personnes à bord trouvent la mort. L’enquête internationale a établi que l’avion avait été frappé par un missile sol-air de type BUK, système d’armement russe.
Malgré les preuves accumulées, Moscou a toujours nié toute implication dans ce tir qui a provoqué la mort de près de 300 civils. Ce mardi encore, le Kremlin a rejeté les conclusions de l’OACI.
Pour les familles des victimes, cette décision marque un tournant. Le gouvernement australien a salué « un moment historique dans la quête de vérité, de justice et de responsabilité ». Les autorités néerlandaises ont, de leur côté, annoncé que l’OACI examinerait dans les prochaines semaines les mécanismes de réparation juridique possibles.
Côté judiciaire, un procès s’est tenu aux Pays-Bas à partir de 2020. En novembre 2022, trois des quatre accusés, deux ressortissants russes, Igor Guirkine et Sergueï Doubinski, et un Ukrainien, Leonid Khartchenko, affilié aux forces séparatistes, – ont été condamnés par contumace à la réclusion à perpétuité pour leur rôle dans l’acheminement du missile à l’origine de l‘assassinat des 283 passagers et des 15 membres de l’équipage.
Poutine, quant à lui, aurait personnellement approuvé la livraison du système de missile à destination des séparatistes prorusses, selon les conclusions de l’enquête internationale rendues publiques après huit années d’investigations. Son implication directe dans le tir lui-même n’a toutefois pas pu être formellement établie.
Le procureur Fred Westerbeke en juin 2019 dévoile l’identité des quatre suspects © Crédit photo : Archives AFP